L’équipe Invox s’est rendue à l’édition 2023 du zero to one. C’est l’événement des startups à Lyon qui se déroule au beau milieu de l’ancienne chaudronnerie industrielle devenue le H7. Au cœur des sujets : la tech, l’inclusion numérique, l’impact… et bien d’autres. On vous propose un top 3 des conf’ auxquelles on s’est rendu. Et en bonus, notre conf’ favorite !

[Conf’1] Lancer une newsletter qui génère 400 000 € de chiffre d’affaires annuel

🎙 Yoann Lopez, fondateur de Snowball
Animé par Guilhem, fondateur & CEO d’Invox

La newsletter qui parle money sans baratin

Passionné d’économie puis tombé dans la marmite du monde des startups, Yoann Lopez a été Product Manager puis occupé plusieurs postes en marketing.

C’est en 2020 qu’il décide de lancer Snowball : une newsletter sur l’argent. Les sujets abordés y sont variés : gérer un budget, investir, économiser… L’idée est simple : aider les gens à mieux comprendre cet univers, vulgariser, dédiaboliser.

Le format newsletter sonnait comme une évidence, Yoann a toujours aimé écrire, et l’écrit se prête bien à la démarche pédagogique. En prime : lancer un Substack ne prend que 10 minutes, et le contenu est « pondu » en une heure ou deux.

Le contenu : c’est la clé !

À l’heure où « le contenu est une commodité », c’est la qualité qui prime. La matière, la valeur ajoutée, l’expertise. Selon Yoann, c’est ce qui permet de fidéliser et de créer une communauté.

Donc, tout part du contenu, il permet de fédérer avant de lancer un produit. Faire l’inverse ? Possible… mais plus compliqué !

De la création d’une communauté à sa monétisation

Il se souvient encore de son premier contenu : « comment gérer son budget pour dégager une épargne et investir ? ». Lorsqu’il partage son rapport annuel personnel dans une newsletter, les retours fusent. Il se rend compte qu’il apporte de la valeur, avec de nombreux retours positifs…

Alors, pourquoi ne pas tenter de monétiser, en reversant une partie des profits à la communauté ? Yoann pose la question sur LinkedIn, et bingo : les gens valident. Sa cible est prête à payer pour avoir du contenu de qualité.

Depuis les 200 abonnés dès le lancement en avril 2020, la croissance a été organique, sans paid ni parrainage. Aujourd’hui, il compte 47 000 abonnés. Désormais, les choses se structurent, puisque Yoann a décidé de faire de Snowball un véritable média. 12 personnes ont déjà été recrutées pour rédiger sur de nouveaux sujets, de nouvelles verticales de finance : bourse, budget, investissement dans le vin, dans les Lego… En bref, un beau bouquet de newsletter.

Le parcours de Yoann Lopez a titillé votre curiosité ? Pas étonnant, ce n’est pas tous les jours qu’une newsletter devient un média florissant. Mais, vous imaginez bien que Rome ne s’est pas faite en un jour… Pour comprendre un peu plus son succès entrepreneurial, on laisse la parole à l’expert des newsletters en vidéo !

[Conf’2] Cultiver l’excellence commerciale pour être leader sur le marché français

🎙 Interview d’Antoine Puymirat, cofondateur & CEO de PLANITY
Animée par Clément Martin, fondateur & CEO de Rocket4Sales

L’odyssée tumultueuse d’un entrepreneur

Avec PLANITY, Antoine Puymirat n’en est pas à sa première expérience entrepreneuriale : entre échecs et succès, il a connu les hauts et les bas de la vie d’entrepreneur. Il nous raconte les moments forts de son parcours (ses erreurs y comprises !).

Il démarre sa carrière dans le secteur de l’hospitality management. Au début des années 2000, il travaille chez Activ’Hotels, une plateforme de réservation, mais elle est vite rachetée par Booking.com.

En 2006, il crée ClicRDV : une plateforme de prise de rendez-vous en marque blanche. Elle connaît un succès fulgurant et totalise plus de 100 millions de rendez-vous gérés pour les secteurs de la banque, de la santé ou de la beauté. Mais il la revend en 2011 au groupe PagesJaunes.

Avec ses 20 salariés, l’entreprise d’Antoine Puymirat se laisse impressionner par les 3 000 commerciaux du grand groupe qui s’intéresse à PLANITY. Ils vendent et réalisent après coup que la qualité d’exécution associée au digital dont ils étaient capables avait bien plus de valeur qu’une armée de forces de ventes.

Au même moment, on assiste à l’émergence d’un nouveau service de prise de rendez-vous qui cartonne : Doctolib ! Alors cette fois-ci, ils décident de ne pas manquer l’occasion et répliquent le modèle sur un autre secteur en manque de digitalisation : la beauté.

La success-story de PLANITY

En 2016, Antoine Puymirat lance PLANITY, une plateforme spécialisée dans la prise de rendez-vous beauté/bien-être. Elle répond à un vrai besoin et son succès est sans appel : elle comptabilise plus de 30 000 coiffeurs barbiers et autres instituts de beauté et plus de 150 millions de réservations.

Mais devenir le leader français de la prise de rendez-vous beauté/bien-être ne se fait pas en un jour, loin de là… Il nous révèle les erreurs qu’ils ont faites et quelques tips !

Adopter une approche terrain et s’outiller pour exceller sur le plan commercial

Antoine Puymirat et son équipe ont d’abord multiplié les fails. Ils témoignent.

Erreur n° 1 : recruter des commerciaux de métier

« Les sales de L’Oréal ou de Schwarzkopf qu’on a d’abord recrutés n’ont pas supporté de passer en marque blanche et de ne plus être adossés à une marque. L’enseignement qu’on en a retiré ? Le plus compliqué dans le métier, c’est de savoir se prendre des portes, mais de persévérer. C’est la première compétence qu’on va rechercher. »

Erreur n° 2 : écouter aveuglément les investisseurs

Les investisseurs de PLANITY déconseillaient de faire de la prospection de terrain. Pourtant l’équipe témoigne : « On a démontré le contraire. Il est hyper important de s’affranchir des croyances limitantes et de tracer son propre chemin. »

Être à l’écoute du marché pour identifier les opportunités de développement

Là aussi l’équipe PLANITY a fait une erreur : celle d’arriver au mauvais moment« On ne pouvait pas le deviner, mais on s’est lancés dans un logiciel d’ERP en pleine réforme des logiciels de caisse. On a mis 4 mois à pivoter avant de sortir le nôtre. »

Mais côté timing, elle a aussi profité d’un effet d’aubaine : « Pour nous paradoxalement, la période Covid a été favorable. La campagne de vaccination a acculturé les gens. Tous ceux qui s’étaient mis aux rendez-vous en ligne ont raflé la mise lors du déconfinement. »

Gérer le passage de quelques collaborateurs à une équipe de 400 personnes

S’il y a un conseil clé à retenir sur le changement d’échelle, c’est la culture d’entreprise et la flexibilité. Antoine Puymirat partage : « Je crois beaucoup au télétravail sur des jobs qui peuvent être mesurables. »

Le team building est aussi un ingrédient essentiel pour fédérer les équipes (on dirait que les séminaires aux Arcs et Ibiza ont laissé de beaux souvenirs derrière eux…), surtout lorsqu’on se voit peu.

Chez PLANITY le Knowledge Management à toute son importance. D’ailleurs, une personne est dédiée à temps plein sur ce sujet. Elle a pour mission de faire vivre et de diffuser tous les savoirs et rituels de l’entreprise via Notion, WhatsApp, vidéos de training, etc. Le tout dans un esprit de transparence et de formation continue (des valeurs qu’on retrouve aussi chez Invox 😉).

Avec pas mal de faux pas et des opportunités saisies, la trajectoire de PLANITY ressemble à celle de beaucoup de startups qui ont appris à se relever vite, à construire une culture commune et à apprendre de leurs erreurs. On retient que derrière la recette miracle, il est aussi question d’exécution et de culture d’entreprise. Fail fast, learn fast !

[Conf’3] Génération freelance, génération remote : le futur du travail dans la tech

🎙Jean de la Rauglaudre, CEO de Collective.work et Augustin Delaporte, CEO & Fondateur de Plateforme.sh
Animé par Pauline Raud, consultante en stratégie de marque

Les solutions 100 % freelance

Les modes de travail évoluent et ces dernières années, le freelancing a pris une grande ampleur. Dans ce milieu changeant, comment s’organisent le recrutement et la fidélisation des collaborateurs ? Good question… deux experts prennent la parole pour nous répondre :

  1. Jean de la Rauglaudre, CEO de Collective.work : sa startup permet aux indépendants de se regrouper afin de constituer des équipes et communautés d’experts sur différents sujets ;
  2. Augustin Delaporte, CEO de Platform.sh : il a monté une société d’aide au développement de site web, travaillant exclusivement en full remote, présente dans 40 pays avec 400 collaborateurs.

Et ces startups ne profitent pas qu’aux travailleurs indépendants. En effet, avec ces solutions de freelance, les entreprises ayant des besoins spécifiques/ponctuels peuvent renforcer leurs équipes en one-shot !

Le salariat vs. le freelancing : existe-t-il un favori ?

Le freelancing est un désir croissant pour une partie des travailleurs : les talents du digital souhaitent être indépendants, vivre de leur passion et gérer leur temps librement. Mais, on trouve de tous les profils : très expérimentés ou moins seniors, jeunes actifs ou même retraités, pas de règles ni de moule dans lequel s’enfermer.

Pourtant, le statut de freelance n’est pas un avantage partout dans le monde, du moins pas encore… Alors qu’à l’étranger il est mieux vu, du point de vue français, ce n’est pas encore ça.

En effet, en France, l’obtention d’un crédit, par exemple, est bien plus complexe quand on n’adhère pas au salariat. Sans compter les modèles différents : entrepreneur, SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle)… il y a de la lecture, pour ceux qui s’ennuient. Et relancer les clients soi-même, on en parle ? Bref, le salariat en France protège bien plus les travailleurs que le statut de freelance, c’est indéniable.

Des solutions de gestions de freelances infinies

Chez Platform.sh (pro-remote), la culture d’entreprise est gérée à distance ainsi qu’en multi-time zone. Entre engager les équipes, recruter sans rencontrer physiquement… de vrais sujets et challenges sont présents. D’ailleurs ils n’oublient pas d’allouer un budget pour les meetups et séminaires annuels ! Eh oui, personne ne peut résister aux retrouvailles physiques 😉.

L’engagement et le contact entre les freelances sont choyés chez Platform.sh, ils ont le choix entre :

  • virtuals rooms,
  • chats ouverts à tous,
  • pools de chats aléatoires,
  • chans publics par défaut, etc.

Et le management à distance alors ?

Platform.sh met autant que possible en place l’horizontalité dans la hiérarchie, l’autonomie est reine. Mais certains sacrifices sont inévitables : au revoir les juniors et les stagiaires, qui ne pourront pas être onboardés comme il le faudrait.

Collective.work travaille aussi sur l’engagement de ses freelances et leur fidélisation, histoire de faire durer les belles histoires. Comme les salariés, les freelances bossent à temps plein. Et comme 60 % du marché fonctionne à la vente au résultat (et non au temps), il y a un gain en flexibilité et liberté.

Comment les entreprises travaillent-elles avec les freelances ?

Pour Collective.work, certaines entreprises sont très frileuses : peur de diffuser de l’information, du manque de loyauté, de la relation à court terme. Pourtant, chez Platform.sh, il faut savoir que le turnover des employés est supérieur à celui des freelances, comme quoi ! Pour faire évoluer la mentalité de ces entreprises, le CEO, Augustin Delaporte, est là pour apporter sa vision et permet des changements dans les nouvelles méthodes de travail.

Des grandes tendances à venir ?

Difficile à dire avec l’évolution des nouvelles méthodes de travail, qui sont d’ailleurs un sujet d’actualité depuis des années. On pourrait quand même dire que le freelancing va s’intensifier, et surement au-delà de l’univers de la tech.

D’autant qu’on constate que les carrières sont moins linéaires qu’auparavant :

  • carrières multiples,
  • réorientation,
  • internationalisation, etc.

On ajoute à cela la nature changeante des métiers avec les nouveaux savoir-faire qui apparaissent (No-Code, ChatGPT…). Bref, on fera un bilan dans 5 ans !

[Conf’coup de ❤️] Révolutionner la santé des femmes : les startups femtech en première ligne

🎙Sophie Brac de la Perrière, CEO de Healshape et Clémence Lejeune, cofondatrice & CEO de Sorella
Animée par Delphine Moulu, cofondatrice de Femtech

Des femmes qui osent : à la découverte de deux parcours inspirants

Sophie était sur les bancs d’HEC puis derrière un bureau chez Sanofi en tant que Business Developer avant de créer Healshape en 2020 suite à la rencontre d’un chercheur. Le déclencheur ? Un coup de cœur pour le chercheur, mais aussi et surtout pour sa technologie brevetée : une bioprothèse à destination des femmes ayant subi une ablation du sein après un cancer.

Parmi les 58 000 cas de cancers du sein chaque année, entre 30 et 40 % des femmes perdent leur sein, et parmi ces dernières, seulement 30 % se lancent dans une reconstruction mammaire. Le nouveau dispositif proposé par Healshape, une bioprothèse mammaire, n’est encore qu’au stade préclinique, mais de grands espoirs reposent sur lui !

Clémence est, quant à elle, aussi passée par une école de commerce, puis a travaillé pendant plusieurs années chez Rocket Internet, notamment quand l’entreprise a été rachetée par Alibaba. Par la suite, elle effectue un stage d’une semaine en hôpital public, où elle est ressortie révoltée par le système en place.

Pour y remédier, avec deux cofondateurs, Clémence lance une startup : Sorella. Son but ? Créer des espaces de santé physiques spécialisés dans la santé des femmes.

Trouver des investisseurs en tant que femme, ça donne quoi ?

Pour Healshape, le projet est de base complexe, puisque c’est un produit médical, qui doit suivre des process spécifiques et longs. Il y a aussi des enjeux de propriétés intellectuelles. Alors savoir s’entourer des bonnes personnes et trouver les financements est crucial. Bpifrance (banque publique d’investissement) a notamment été un soutien.

En 2022, une levée de fonds a vu le jour pour soutenir les phases précliniques et cliniques sur les patientes. Après cette levée de fonds, il a fallu mettre en place un comité stratégique, des reportings, du recrutement, des comités de patientes… l’objectif ? Démarrer l’essai clinique dans 2 ans (2024) !

Pour Sorella, la grande difficulté est la patience, faire fasse à la complexité des cas, les obstacles sur le chemin. Mais un constat est frappant : Clémence était très souvent entourée d’hommes, qu’ils soient médecins, gynécologues ou financeurs.

Pourtant, l’idée de Sorella est de genrer la santé (non ne prenez pas peur, on vous explique !). Les corps des femmes et des hommes sont différents, et pour un même diagnostic, les symptômes ne seront pas les mêmes.

Le saviez-vous ?

La 1er cause de mortalité chez les femmes est l’AVC. Une chose importante à savoir, les signaux d’alarme ne seront pas les mêmes entre les deux genres, ce qui peut avoir pour conséquence une identification tardive de l’AVC. 15 minutes peuvent faire basculer les chances de survie.

Sorella vise à faire de la prévention et la détection des soucis de santé des femmes une priorité. L’idée est de mettre en place des zones médicales où elles peuvent bénéficier de toutes les compétences et expertises nécessaires.

Bonne nouvelle ! En janvier 2023, le premier espace Sorella a vu le jour : 300 m² de consultation (ostéo, psy, sage-femme…). Dans cette offre globale de santé, une infirmière est pivot pour orienter les personnes, avec un dossier médical libre d’accès entre les praticiens Sorella.

Alors, envie de monter votre startup ? On espère que le zero to one a de quoi vous inspirer et vous encourager ! L’année dernière aussi on a assisté au zero to one. Si le monde des startups vous intéresse, lisez notre article sur le sujet ! On se dit à l’année prochaine pour une nouvelle édition ?

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