Emails, messages Slack, posts LinkedIn, articles… L’écrit est au centre de nos vies pros. Une méthode infaillible pour bien écrire ? Ça n’existe pas, mais voici 5 bonnes pratiques de rédaction professionnelle qui vous mettront sur la voie.
Bien écrire, une compétence sous-cotée
« Bien écrire », ce n’est pas qu’une question de forme, d’orthographe, ou de grammaire. Encore moins de style (ça, c’est le bonus). Bien écrire dans un milieu professionnel, c’est avant tout structurer son message, faire preuve de synthèse et se mettre à la place du lecteur, quel qu’il soit, pour comprendre comment faire passer les messages.
Une bonne communication écrite n’est pas forcément nécessaire dans tous les métiers, certes. Pour autant, dès qu’on doit :
- écrire des mails
- échanger sur Slack
- être présent sur les réseaux sociaux
- rédiger un compte-rendu de réunion
- bâtir des slides (qu’ils soient présentés à l’oral ou lus en asynchrone)
- produire des contenus qui seront lus par d’autres (site web, emailing, propales, brochures, communiqués de presse, échanges support / SAV…)
Tout ça se fait par écrit. Et votre lecteur, c’est donc parfois votre collègue, votre manager, votre CEO, votre prospect potentiel, votre client, votre équipe complète, etc.
Écrire efficacement est une gymnastique de tous les jours. Commencez dès aujourd’hui avec ces 5 bonnes pratiques :
- Lisez (souvent)
- Structurez (tout le temps)
- Écrivez (régulièrement)
- Réécrivez (systématiquement)
- Simplifiez (dès que possible)
#1 Lisez
Lisez beaucoup.
C’est en lisant de manière consciente, en essayant de comprendre comment un texte est efficace ou ne l’est pas que vous vous imprégnerez de ce qu’est une bonne rédaction.
Inspirez-vous de ce qui se fait de mieux, en accord avec vos affinités bien entendu. Pour certains, c’est Le Canard enchaîné (les meilleurs titres) ou Le Monde, pour d’autres les posts LinkedIn de Michel-Édouard Leclerc ou les chroniques de Daniel Morin (c’est de l’écrit, mais lu).
#2 Structurez votre pensée avant d’écrire
Quel que soit votre niveau d’écriture, si vos idées ne sont pas bien structurées, vous raconterez des trucs pas clairs. N’écrivez pas comme vous pensez, ou en tout cas pas sans une bonne dose de maîtrise, de synthèse, d’organisation et de structuration.
Faire un plan n’est pas qu’une souffrance au bac, ça aide vraiment. La structure pourra être affinée en cours d’écriture, des parties ajoutées, d’autres supprimées… Ce n’est pas un carcan, mais un guide nécessaire pour fluidifier le processus d’écriture et garantir une rédaction claire, utile et efficace.
#3 Écrivez régulièrement
On apprend à bien écrire en écrivant. Ce n’est ni un lieu commun, ni une banalité : c’est la simple vérité. Forcez-vous à écrire. Vos premiers articles / newsletters / posts LinkedIn… seront sans doute mauvais. Mais vous vous améliorerez vite. Ce n’est d’ailleurs pas une science exacte ni infaillible : même au milieu de bonnes choses vous ferez des trucs médiocres. Pas d’inquiétude, ça fait partie du processus.
Les bons rédacteurs sont aussi sans doute ceux qui écrivent le plus de trucs moyens. Comme les bons humoristes, qui ont besoin de tester dix, vingt ou trente blagues avant de sortir le sketch parfait.
#4 Relisez-vous
Une phrase est rarement parfaite dès le départ. Relisez-vous et faites-vous relire. Tout le monde n’aime pas se relire, mais sachez qu’il y a un vrai delta entre un « premier jet » et une rédaction qui aura été peaufinée dans son rythme, sa ponctuation, etc.
Ce n’est pas la partie la plus fun du processus (sauf pour les Content Editors, qui préfèrent charcuter les textes des autres que d’en écrire eux-mêmes), mais bien 30 % de votre énergie doit y être consacrée. Même pour un mail, un Slack, un article rapide, un post LinkedIn. Fluidité, choix des mots efficaces, suppression des adverbes, chasse aux fautes… Il y a mille choses à peaufiner.
Si c’est un écrit important, faites-vous relire. Il faut mettre vos écrits à l’épreuve d’un œil extérieur. Plus c’est sévère et objectif, mieux c’est. Le feedback est parfois douloureux, mais il éveille les consciences.
#5 Faites plus court
Enlevez tous les mots sans sens, faibles et les tournures plates. Coupez les phrases ou les paragraphes trop longs.
Ce qu’on doit supprimer à la relecture :
- Chaque mot qui ne sert à rien
- Chaque mot trop long utilisé à la place d’un mot plus court pour faire genre
- Chaque adverbe qui répète le sens du verbe utilisé
- Chaque construction à la voix passive qui peut être évitée
Lorsqu’on relit son texte, on doit en couper 30 %. Ce n’est pas Invox qui le dit, c’est sa Majesté Stephen King lui-même (On Writing. A Memoir of the Craft ; à lire). Un adverbe, par exemple, produit souvent l’effet inverse de ce que le rédacteur souhaite : au lieu de renforcer le verbe, il en affaiblit le sens par la redondance qu’il entraîne. Pensez-y la prochaine fois que vous en croisez un.
Exemple : ils ont protesté vigoureusement → ça n’apporte rien, ça affaiblit la phrase. Ils ont protesté mollement → là c’est intéressant.
- Modérez votre emploi des points d’exclamation ! C’est pénible ! On a l’impression d’écouter le ravi de la crèche ! Un point d’exclamation est comme un emoji clin d’œil : ça n’a rien de subtil.
- Bannissez les banalités et les lieux communs
- N’essayez pas de vous forcer à avoir un style
- Coupez, coupez, coupez
À retenir pour une bonne rédaction professionnelle : une phrase = une idée, des paragraphes courts, le moins d’adverbes possible, un plan défini en amont, une intention claire, pas de fioriture, une relecture impitoyable. N’oubliez pas que vous écrivez pour des lecteurs.